Le sel consommé en excès diminue l’espérance de vie

L’excès de sel associé à un décès précoce

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données de quelque 500 000 Britanniques inscrits à l’étude Biobank pour un suivi de 9 ans en moyenne. Ils les ont couplées avec un questionnaire, demandant aux participants s’ils ajoutaient du sel dans leur assiette, et si oui, à quelle fréquence. D’autres facteurs ont été pris en compte, comme l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle (IMC) ou encore le degré d’activité physique.

Résultat, par rapport aux personnes n’ajoutant pas ou peu de sel, celles ayant tendance à saler systématiquement avaient un risque accru de 28 % de mourir prématurément. Plus précisément, à l’âge de 50 ans, celles ajoutant très régulièrement du sel à leurs plats perdraient en moyenne, tous sexes confondus, 1,9 année de vie (2,3 ans pour les hommes, 1,5 an pour les femmes).

Sel à table : entre bienfaits et méfaits

Le sel est un nutriment essentiel. Il – ou plus précisément le sodium et le chlorure qu’il contient – participe au bon fonctionnement de l’organisme. Consommé raisonnablement, le sel aide au maintien de l’hydratation corporelle. Il équilibre aussi la pression artérielle et permet de lutter contre l’épuisement musculaire.

À l’inverse, une consommation excessive de sel favorise l’hypertension artérielle. Ce phénomène est dû au fait que le sel retient trop d’eau dans la circulation sanguine (rétention d’eau). Or, l’hypertension artérielle peut engendrer d’autres problèmes de santé et être à l’origine de maladies cardiovasculaires (AVC, infarctus…). Une surconsommation de sel augmente aussi les risques de cancer de l’estomac.

Comment contrôler sa consommation de sel ?

Selon l’Assurance Maladie, les Français consomment 8 g de sel quotidiennement, en moyenne (9 g pour les hommes, 7 g pour les femmes). C’est bien plus par rapport aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui conseille de ne pas dépasser 5 g par jour (soit une cuillerée à café). 

Environ 80 % du sel consommé proviendrait des aliments préparés ou transformés (plats « tout prêts », pain, fromage, charcuterie, sauces…). On parle de sel caché. Les 20 % restants correspondraient au sel ajouté dans l’assiette ou lors de la cuisson.

Perdre cette habitude permet donc déjà de réduire considérablement sa consommation. En remplacement du sel, pour rehausser le goût de vos plats, assaisonnez-les avec des épices ou des herbes. Bien sûr, mieux vaut toujours préférer la cuisine maison aux plats préparés, souvent trop salés. Évitez aussi autant que possible les aliments très riches en sel, comme le saucisson, le jambon cru ou les chips.