Sida : quand la Covid fait oublier le VIH
La Covid-19 a occupé les esprits du monde entier pendant deux ans. Une médiatisation nécessaire qui a eu des impacts négatifs sur la sensibilisation au VIH. La population s’est peu fait tester, retardant ainsi la prise en charge de l’infection.
Dépistage du VIH en baisse face à l’épidémie de Covid-19
La découverte de cas de séropositivité VIH en 2020 s’élevait à 4858. Ceci constitue une diminution de 22 % par rapport à l’année 2019.
Durant la crise sanitaire, l’accès au dépistage est devenu un véritable problème de santé publique. Les établissements de dépistage gratuits ont fermé pendant de longs mois, les efforts étant dirigés vers la lutte contre la Covid-19.
Recherche et dépistage : une mise en suspens problématique
Les différents confinements ont eu un effet délétère sur la recherche, mais aussi sur le nombre de dépistages.
> Un frein pour la recherche
La baisse de la prévention et du dépistage durant la Covid-19 a fait perdre un temps considérable à la science selon France TV Info. Car si les centres de dépistages étaient fermés, il en est de même pour les laboratoires de recherche.
Les chercheurs, ne pouvant plus accéder à leurs laboratoires, ont dû mettre en suspens les recherches liées au Sida. Parmi ces recherches en cours, celles portant sur la rémission du VIH sont un symbole d’espoir énorme pour les malades.
> Un dépistage tardif qui n’est pas sans conséquence
Le dépistage tardif des personnes contaminées retarde d’autant les soins liés au virus du Sida. Sur 150 000 Français porteurs du virus du Sida, 30 000 n’ont pas connaissance de leur infection.
La découverte tardive de la séropositivité favorise la contamination. Elle fait courir le risque aux porteurs d’être pris en charge à un stade avancé de la maladie (Sida). Les soins à ce niveau sont alors bien plus lourds et les risques de mortalité plus élevés.
En effet, 12,7 % des patients déjà porteurs du Sida décèdent dans les 4 ans selon Santé le Figaro. À l’inverse, les individus séropositifs – ayant une charge virale plus faible – meurent dans 1,6 % des cas.
Les campagnes de prévention : plus que jamais nécessaires
Incitation au dépistage, information… À l’heure actuelle les campagnes préventives pour le VIH ont tout leur sens.
> Les fausses croyances
La crise de la Covid a éclipsé les campagnes sur le VIH. Un manque d’information qui n’est pas sans conséquence. Près de 20 % des jeunes pensent encore pouvoir être contaminés par le VIH en embrassant une personne contaminée. Par ailleurs, 22 % des personnes découvrent leur séropositivité à plus de 50 ans.
Les campagnes de prévention pour le Sida sont donc plus que jamais nécessaires. La prochaine réalisée par Santé publique France aura lieu en décembre prochain. Le Gouvernement espère qu’elle aura une plus grande visibilité que la précédente.
> Des campagnes vitales
Être informé est indispensable au sein de la population. Ces campagnes incitent la population à utiliser le dépistage, service proposé gratuitement par l’État.
Elles n’ont pas seulement une importance pour les malades de façon individuelle. Elles sont aussi un enjeu de santé publique. En diffusant l’information et en promouvant le dépistage, elles peuvent permettre de contrôler l’épidémie.
La mise en place plus assidue de cours d’éducation sexuelle dans les écoles, collèges et lycées devrait également pouvoir participer à cette communication autour du VIH.
Pour aller plus loin...
Test gratuit du sida : depuis le 1er janvier 2022, le test de dépistage du VIH est gratuit et peut être effectué sans ordonnance dans n’importe quel laboratoire d’analyses médicales selon Service-Public.fr.
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