Les seniors vivant en couple seraient moins sujets à la dénutrition
Par rapport aux seniors habitant seuls, ceux vivant en couple seraient moins susceptibles de souffrir de dénutrition. C’est l’étonnante découverte faite dernièrement par des chercheurs allemands, dont les travaux ont été publiés dans The Journal of the American Geriatrics Society (JAGS).
Plus de 4 800 personnes âgées à l’étude
Ce fait, relayé par Top Santé, a de quoi surprendre. Et pourtant, il repose sur une étude sérieuse menée par la très réputée université Friedrich-Alexander d’Erlangen-Nuremberg, en Allemagne. Les scientifiques ont analysé les données médicales de 4 844 personnes issues de 7 pays différents. Ces participants étaient âgés de 72 à 85 ans.
Premier constat : les seniors vivant seuls (célibataires, veufs, divorcés, séparés) avaient davantage tendance à souffrir de dénutrition par rapport à ceux vivant en couple. Et, comme le souligne l’un des auteurs de l’étude, le risque de dénutrition augmente d’année en année. Autant dire que plus une personne vit longtemps seule, plus le phénomène peut s’aggraver.
D’autres éléments entrant en ligne de compte
Les chercheurs ont également relevé d’autres facteurs pouvant expliquer une dénutrition chez la personne âgée, dont certains peuvent paraître surprenants :
- La dysphagie (difficulté à avaler des aliments et des liquides) ;
- Le manque d’appétit ;
- Les séjours répétés à l’hôpital ;
- Ou encore le fait d’avoir du mal à monter et/ou descendre les marches d’escalier.
La dénutrition en quelques mots
La dénutrition correspond à un état pathologique. Il résulte d’apports nutritionnels insuffisants par rapport aux besoins de l’organisme. On parle alors de déséquilibre nutritionnel. En clair, le corps ne reçoit pas assez d’énergie, de protéines et autres nutriments essentiels à son bon fonctionnement.
Dénutrition : quelles conséquences ?
La dénutrition engendre de nombreuses répercussions, avec notamment :
- Une augmentation du risque de chutes, de fractures, de perte d’autonomie et d’hospitalisation (en raison d’un affaiblissement général) ;
- Une augmentation du risque d’infection nosocomiale (du fait d’un affaiblissement du système immunitaire) ;
- Un retard de cicatrisation (dû aux carences nutritionnelles) ;
- Et, chez les plus de 70 ans, un risque de sarcopénie (perte de masse musculaire associée à une baisse de la force et de la performance musculaires).
Chez une personne de 70 ans et plus, la dénutrition est considérée comme sévère en l’existence d’au moins un des 3 critères suivants :
- Indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 20 kg/m² ;
- Perte de poids supérieure ou égale à 10 % en 1 mois, supérieure ou égale à 15 % en 6 mois ou par rapport au poids habituel avant le début d’une maladie ;
- Taux d’albumine (protéine la plus abondante dans le sang) inférieur à 30 g/l.
Pour aller plus loin...
Dénutrition chez les personnes âgées : les chiffres. On estime à 700 000 le nombre de seniors touchés par la dénutrition en France. Selon le collectif de lutte contre la dénutrition, ce mal concernerait 25 % des personnes de plus de 70 ans. Et, toujours selon Top Santé, la dénutrition toucherait 5 % des seniors vivant à domicile, contre 15 à 38 % de ceux placés en institution (Ehpad, USLD…). Chez les seniors hospitalisés, ce chiffre grimperait jusqu’à 60 %.
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