Cardio, santé mentale : les conséquences du confinement sur les seniors
Les effets à long terme du confinement sur les personnes âgées sont nombreux. Les résultats d’une étude publiée récemment dans une revue scientifique montrent une dégradation significative de la santé mentale et cardiovasculaire des seniors.
Confinement : des conséquences indirectes inquiétantes
L’intérêt du confinement mis en place entre mars et mai 2020 était de limiter les conséquences sanitaires liées à l’épidémie de Covid-19 et la surcharge hospitalière. Néanmoins, cette période d’isolement a entraîné d’autres effets indirects. L’impact de ces contraintes s’est fait ressentir notamment au niveau psychologique, indique francetvinfo.fr.
Pendant un an, une étude majeure a été menée par des chercheurs du CHU de Toulouse. L’analyse a été effectuée auprès de 534 personnes âgées de 50 à 89 ans. Elle concernait leur état psychologique, physiologique, mais également la prise en charge de leurs pathologies et leur consommation de médicaments.
Les effets du confinement sur la santé cardiovasculaire des seniors
D’après France Bleu, l’étude a révélé des conséquences sur la santé physique des seniors. 65 % des participants suivis ont eu une activité physique réduite. Parallèlement, 61 % ont augmenté leur consommation d’alcool, d’aliments sucrés, de graisses et de glucides.
Pour 27 % d’entre eux, la baisse d’exercice et les changements dans l’alimentation ont entraîné une prise de poids de plus de 2 kg. Or, cela n’est pas sans conséquence sur la santé cardiovasculaire. Selon l'inserm, le risque de maladies cardiovasculaires serait réduit de 17 à 25 % en pratiquant 150 minutes d’activité physique modérée à vigoureuse par semaine.
D’autres facteurs entrent également en jeu. L’étude a notamment révélé une augmentation du traitement médicamenteux pour 12 % des participants. Chez 9 % d’entre eux, le confinement a donné lieu à une augmentation du tabagisme. Ameli.fr précise que le tabagisme favorise les risques de maladies cardiovasculaires. D’ailleurs, 8 participants dont la consommation de tabac avait augmenté ont vécu un événement cardiovasculaire aigu.
La santé mentale des seniors affectée par l’isolement
Les participants ont connu une accentuation de leurs symptômes dépressifs et anxieux. Il s’agit d’effets sur le long terme puisqu’un an après le confinement, les seniors faisant partie de l’étude étaient dépressifs ou anxieux pour 35 % d’entre eux.
Selon l'association Petits Frères des Pauvres, 720 000 personnes âgées n’auraient pas eu de contact avec leur famille au cours de cette période. 650 000 n’avaient personne à qui parler. Or, la dégradation de la santé mentale des seniors est fortement liée au manque de contact physique et d’affection.
Durant le confinement, la solitude s’est fait ressentir quotidiennement ou souvent pour 32 % des Français de 60 ans. Cela représente 5,7 millions de personnes.
Une hausse des syndromes de glissement : autre conséquence du confinement
Loin d’être anodin, l’isolement a conduit à une augmentation significative des syndromes de glissement. Cette dégradation de l’état de santé se traduit par des symptômes similaires à ceux de l’état dépressif. Le refus de s’alimenter, la déshydratation, ou encore les troubles mentaux ou le mutisme font partie de ces symptômes observés chez les seniors atteints du syndrome.
Selon geriatries.fr, cette hausse du nombre de cas est, en partie, le résultat du stress engendré par le confinement. En effet, le syndrome de glissement est souvent conséquent à un événement traumatique. Privées de contact, les personnes âgées ont ainsi été plus enclines à développer ce syndrome pathologique.
Pour aller plus loin…
Une hausse des soins liés à la santé mentale depuis le confinement : selon vie-publique.fr, les demandes de consultations pour stress, troubles dépressifs et anxiété sont plus élevées depuis le début de l’épidémie de Covid-19. En effet, les demandes sont plus fréquentes selon 72 % des médecins. 16 % d’entre eux notent même une augmentation de plus de 50 %. D’après la Direction de la Recherche des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees), elles sont fortement liées aux conséquences sociales et économiques de la crise, mais aussi aux mesures prises pour contenir l’épidémie.
Un nouveau dispositif pour améliorer l’accès aux soins en santé mentale : porté par le ministère des Solidarités et de la Santé et l’Assurance Maladie, le dispositif « MonPsy » permettra à tous les patients une prise en charge de leurs consultations chez un psychologue. Selon Ameli, dès avril 2022, les médecins pourront proposer jusqu’à 8 séances avec un psychologue conventionné, remboursées intégralement par l’Assurance Maladie.
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